Archives de l’auteur : Arnaud

American Sniper (Clint Eastwood, 2014): une apologie de la guerre en Irak ? Une analyse de Vaios Koutroulis

 

Réalisé en 2014 par Clint Eastwood, le film American Sniper relate la vie de Chris Kyle, considéré comme étant le tireur d’élite le plus meurtrier de l’armée des Etats-Unis (CNN, « Chris Kyle, America’s deadliest sniper, offered no regrets », 25 février 2015, disponible sur : https://edition.cnn.com/2013/02/03/us/texas-sniper-killed-kyle-profile/index.html). Si une grande partie du film est consacrée aux quatre déploiements de Chris Kyle en Irak et à ses exploits militaires, Clint Eastwood explore d’autres facettes de son personnage, comme sa vie avant l’armée, son enrôlement et son entrainement au sein des SEALs, sa vie familiale et les effets de ses expériences militaires sur celle-ci ainsi que, une fois retourné aux Etats-Unis, son engagement auprès des vétérans de guerre en difficulté qui a finalement mené à sa mort, puisque Chris Kyle a été tué par un ancien marine atteint de stress post-traumatique. Bénéficiant d’un très grand succès commercial, le film a aussi été salué par la critique pour ses vertus cinématographiques, décrochant plusieurs nominations aux Oscars 2015, parmi lesquelles une dans la catégorie du meilleur film et une autre dans celle du meilleur acteur pour Bradley Cooper.

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Parution du nouveau numéro de la Revue belge de droit international

Le numéro 2017/2 de la Revue belge de droit international est disponible !

Il inclut un dossier spécial intitulé « Public Policy meets Property Protection » sous la direction de Tom Ruys et Diederik Bruloot. Vous y trouverez également une étude de Karine Bannelier sur les obligations de diligence due dans le cyberespace ainsi qu’une analyse de Benjamin Traoré et d’Alimata Diallo à propos de la légalité de l’intervention militaire « Restaurer la démocratie » de janvier 2017 en Gambie.
Vous trouverez ici la table des matières de ce numéro.

Bonne lecture !

André ANDRIES In memoriam – par Éric David

C’est très discrètement que le véritable père de la compétence universelle belge, André Andries, nous a quitté le 1er septembre 2018. Né le 15 octobre 1930 à Léopoldville, c’est à Spa, tout près de son domicile ardennais de Vertbuisson qu’il est parti sans crier gare après des courses en ville. Selon un témoin, il se serait assis au volant de sa voiture et se serait affaissé sans avoir eu le temps de démarrer. Une mort douce après une carrière exemplaire dans la magistrature debout auprès des juridictions militaires belges, une carrière commencée en 1960 et achevée en 1995 avec le titre de Premier Avocat général près la Cour militaire. Mais la vie d’André Andries ne s’est pas limitée à être le représentant de la loi. Il a aussi, et surtout, été un ardent militant du droit international humanitaire (DIH), et ce, tant dans ses écrits que dans la mise en œuvre concrète de ce droit.

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Colloque : « Le Statut de la CPI a 20 ans : Approches critiques et interdisciplinaires »

 

Juillet 1998, Rome. Des plénipotentiaires des 185 États membres des Nations Unies adoptent, après 3 années de négociations, une convention visant à créer une cour criminelle internationale permanente. 20 ans plus tard, un bilan s’impose. Si plusieurs y voyaient là une construction théorique vouée à l’échec, les deux dernières décennies semblent, sur papier du moins, donner tort aux sceptiques. Aujourd’hui, la Cour pénale internationale compte 123 États Parties et près de 900 employés ; 10 situations sont sous examen préliminaire par le Bureau du Procureur et 11 enquêtes sont ouvertes. 26 personnes ont été accusées de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Autrement dit, la Cour fonctionne, mais, pour plusieurs, elle fonctionne lentement – seuls 5 procès ont abouti : 3 condamnations et 2 acquittements – et mal – sur les 26 accusés, 15 sont toujours en fuite. Elle n’est ainsi pas exempte de critiques qui se révèlent multiples, interdisciplinaires, polymorphes et souvent contradictoires.

C’est à ces critiques auxquelles se dédie le colloque international « Le Statut de la CPI a 20 ans : Approches critiques et interdisciplinaires » qui se tiendra à l’ULB les 3 et 4 décembre prochains. Près d’une trentaine d’expert.e.s – professionnel.le.s et académiques – seront réuni.e.s autour d’un objectif : dévoiler et questionner une série de critiques fondamentales adressées à la Cour. L’événement se tiendra sous la forme de six tables rondes abordant chacune un thème autour duquel gravitent ces critiques. Les discussions porteront notamment sur la quête de légitimité de la Cour, les stratégies qui s’y mettent et qu’elle met en place, la manière dont elle est perçue et ses activités reçues, ainsi que les représentations que l’on en fait.

Inscription gratuite mais obligatoire : https://tinyurl.com/yarry9na

Pour plus d’informations, cliquez sur le lien suivant :
http://arc-strategic-litigation.ulb.ac.be/2018/04/27/iccat20program/ 

Au plaisir de vous voir nombreux et nombreuses à cet évènement !

Les Midis du Centre – Automne 2018

Le Centre de droit international a le plaisir de vous annoncer les prochains midis du centre qui se dérouleront au courant de l’automne 2018 :

Olivier Corten

Lundi 22 octobre : Olivier CORTEN, Professeur de droit  international à l’ULB, « La pratique récente de l’intervention sur invitation : le rôle croissant du Conseil de sécurité ».
Inscription via le lien suivant :
https://doodle.com/poll/ky82e7s6m7p6a8tx

 

 

 

Alexandra Hofer

Lundi 19 novembre : Alexandra HOFER, Doctoral Researcher, Ghent University,« Le rejet de l’effet punitif des sanctions unilatérales en réaction à l’illicite et ses implications en droit international ».
Inscription via le lien suivant : https://doodle.com/poll/hwqvzs6dau8c8qb8

 

 

 

 

Pierre Klein

Lundi 10 décembre : Pierre KLEIN, Professeur de droit international à l’ULB, « Libre propos sur l’affaire des îles Chagos devant la Cour internationale de Justice ».
Inscription via le lien suivant :  https://doodle.com/poll/5g7bbkrmfuk7pivm

 

 

 

Pour rappel

Les Midis du Centre se déroulent de 12h15 à 14h à la salle de réunion du Centre de droit international (Bâtiment H, 5ème étage, local H5.159).
Des rafraîchissements et sandwichs sont offerts sous réserve d’inscription avant 15h00 le jour ouvrable précédant l’événement.
Toute personne désirant un sandwich enverra parallèlement un courriel à cdi@ulb.ac.be et pourra, sous cette seule condition, en bénéficier.
En cas d’inscription, nous vous remercions de venir effectivement à la séance ou, en cas d’empêchement impromptu, de nous prévenir aussitôt que possible.

Au plaisir de vous voir nombreux et nombreuses à ces évènements !

Le Centre de droit international s’agrandit !

France, Chanaël et Zoé.

Le Centre de droit international a le plaisir de vous annoncer l’arrivée de trois nouvelles doctorantes : France Laurent, Chanaël Mendrowski et Zoé Dubois.

 

 

 

 

France Laurent est assistante au Centre. Dans cette optique, elle enseigne le cours d’exercises of Public International Law pour les élèves du Master spécialisé en droit international et encadre les TP du cours de Public International Law. Ses recherches doctorales portent sur les interactions et l’impact de l’intelligence artificielle sur les droits humains.

Chanaël Mendrowski a obtenu une bourse mini-ARC « Candidat » pour mener ses recherches doctorales au Centre. Celles-ci portent sur les seuils en matière de recours à la force appliqués aux cyber-attaques.

Zoé Dubois est assistante également. Elle encadre les TP d’introduction au droit y compris les aspects sociologiques du droit, ainsi que les TP de méthodologie de la recherche et de la rédaction en droit international. Dans le cadre de son doctorat, elle s’intéresse à l’impact des acteurs économiques sur les droits humains et les enjeux qui en découlent pour le droit international contemporain.

Le Centre leur souhaite la bienvenue et tout le meilleur dans leurs recherches et enseignements !

 

Okkupert (Erik Skjoldbjærg, 2015-) : la volonté de l’Etat existe-t-elle ? Une analyse d’Olivier Corten

Okkupert (Occupied, en anglais ou Envahis, dans la version française reprise au Canada) est une série norvégienne diffusée sur Netflix. Bénéficiant d’une production ambitieuse, elle a été acquise par des chaînes situées dans divers pays, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, ou encore la France (Arte). Occupied touche donc un public relativement large pour une série européenne. Or, le droit international y occupe une place substantielle, comme pouvait le laisser présager son titre, qui renvoie à une notion juridique bien connue, comme son scénario, très axé sur la géopolitique. Dans un avenir proche, Jesper Berg, écologiste convaincu, est nommé premier ministre du Royaume de Norvège. Une de ses premières mesures est de supprimer la production des énergies fossiles au profit d’énergies renouvelables. Cette décision heurte cependant de plein fouet les intérêts des Etats européens, traditionnellement approvisionnés en pétrole norvégien. Ceux-ci s’allient dès lors à la Russie pour amener Jesper Berg à modifier sa position, en le soumettant à une pression intense dont on découvrira les modalités plus bas. Comme on le constatera, ce dernier accepte finalement que des troupes russes pénètrent en territoire norvégien pour superviser le redémarrage de la production pétrolière. Les spectatrices et spectateurs en viennent alors à se demander s’il n’est pas question d’une véritable occupation de ce pays, d’autant que des ressortissants russes s’y installent, certains infiltrant plusieurs rouages de l’Etat. Continuer la lecture

Parution de la seconde édition des Eléments de droit pénal international et européen d’ E. David


Le Centre de droit international a le plaisir de vous annoncer la parution de la deuxième édition, revue et augmentée des Eléments de droit pénal international et européen d’ Eric David.

A la demande de l’éditeur (Bruylant-Larcier), Eric DAVID a fait une mise à jour des Principes de droit pénal international et européen. Mise à jour substantielle puisque l’ouvrage compte désormais 2 volumes.

De toutes les branches du droit international (droit de la mer, droit des relations amicales, droit économique international, droit des conflits armés, droits humains, règlement des différends internationaux, etc.), le droit pénal international est certainement celle dont on parle le plus : tribunaux pénaux internationaux, compétence universelle, cour pénale internationale, lutte contre l’impunité, justice transitionnelle, aff. Pinochet, Sharon, TotalFinaElf, Milosevic, Taylor, mandat d’arrêt européen, droit de suite, piraterie, terrorisme, génocide, crimes de guerre, amendes ou astreintes européennes, autant de questions, de thèmes ou d’événements qui ont fait, et continuent de faire régulièrement, la manchette des journaux. Décrire les nombreuses règles régissant une matière souvent complexe, telle est l’ambition du présent ouvrage.
Sont traitées ici, d’une part, les compétences de l’État à l’égard des infractions présentant un élément d’extranéité (compétences pénales extraterritoriales de l’État), certaines limites à l’exercice par le juge national de sa compétence répressive (immunités, infractions commises dans les espaces maritimes ou aériens, etc), la coopération internationale en matière pénale (enquêtes, instruction, extradition, transfèrement, Interpol, Europol, etc), d’autre part, les incriminations internationales (les faits érigés en crimes internationaux par des traités – en ce compris les infractions européennes au droit de la concurrence – ou par la coutume internationale), les mécanismes d’établissement de ces incriminations, les modes de fonctionnement des juridictions pénales internationales.
Depuis quelque 25 ans, l’auteur, parallèlement à ses cours de droit international public, de droit des organisations internationales et de droit des conflits armés, enseigne le droit pénal international à la Faculté de Droit de l’Université libre de Bruxelles. C’est ce travail académique joint à des approches pratiques de la discipline qui ont constitué la matière première du présent manuel.

Plus d’informations ici

Parution du code de droit international humanitaire d’E. David, V. Koutroulis, D. Vandermeersch et R. van Steenberghe


Le Centre de droit international a le plaisir de vous annoncer la parution du Code de droit international humanitaire d’Eric David , Vaios Koutroulis, Damien Vandermeersch et Raphaël van Steenberghe.

La 8e édition du Code de droit international humanitaire comporte désormais le texte de la Charte des NU et plusieurs nouveaux instruments : le Statut des Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises  (2012), le Traité sur le commerce des armes (2013) et le Traité sur l’interdiction d’emploi des armes nucléaires (2017). On y retrouve aussi, bien sûr, tous les textes classiques de droit international humanitaire qui figuraient dans les éditions précédentes.

Plus d’informations ici

 

Aquarius: les étudiantes rousseauistes de l’ULB livrent leur analyse

En mai dernier, nous avons eu la chance de participer au Concours de procès simulé en droit international Charles-Rousseau, lequel abordait cette année la problématique des migrants interceptés en mer. Le cas pratique mettait en scène deux États mettant en cause la responsabilité d’un troisième État, le Takaramé, devant le Tribunal international du droit de la mer. Il lui était reproché d’avoir manqué à ses obligations en matière de droit de la mer, de droits de l’Homme et de droit des réfugiés. En effet, cet État, dont le port était le plus proche du navire, avait refusé l’accès à ce même port à un navire en situation de détresse à la suite du secours qu’il avait apporté à une centaine de migrants fuyant les persécutions subies dans leur pays d’origine. Ce cas fictif n’est évidemment pas sans rappeler les récents évènements en méditerranée. Pendant plusieurs jours, l’Italie et Malte se sont en effet renvoyées la responsabilité d’accueillir l’Aquarius, un navire ayant recueilli à son bord plusieurs centaines de migrants. Le 10 juin 2018, ce navire de l’ONG SOS Méditerranée avait secouru 629 migrants, parmi lesquels se trouvaient 123 mineurs isolés, 11 enfants en bas âge, et 7 femmes enceintes. L’Italie ayant refusé de les accueillir, le navire s’était retrouvé bloqué à 35 milles marins de l’Italie, et à 27 milles marins de Malte. L’ONG avait pourtant comme pratique, en raison d’un accord passé avec les autorités italiennes, d’accoster et de débarquer les personnes secourues dans les ports italiens. Il semblait donc logique que le navire débarque, comme à son habitude, ces personnes en Italie. Mais logique ne fait pas forcément droit. Il convient donc de s’interroger sur ce que dit le droit international quant au débarquement des migrants secourus en mer. Les conclusions qui suivent s’appuient sur les recherches que nous avons pu effectuer dans le cadre du Concours Charles-Rousseau. Continuer la lecture