“Atar Gull” ou le destin d’un esclave modèle (Nury et Brüno, éditions Dargaud, 2012) – Une analyse de Anne-Charlotte Martineau

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Dans cette BD, dont le scénario captivant est une adaptation du roman éponyme d’Eugène Sue paru en 1831, on suit l’histoire d’un jeune Africain à la stature imposante, Atar Gull. Celui-ci est capturé, vendu puis déporté dans une plantation de cannes à sucre de la Jamaïque dans les années 1830. Fils du roi de la tribu des Petits Namaquas, Atar Gull est réduit à la condition d’esclave et sombre dans une folie meurtrière. En effet, tout en affectant le plus profond dévouement à l’égard de Tom Will, le colon auquel il a été vendu, Atar Gull poursuit une vengeance secrète. C’est que Tom Will a fait pendre le père d’Atar Gull sous une imputation mensongère, tout simplement parce que le vieil homme, déporté comme son fils, lui coûtait plus qu’il ne lui rapportait. La vengeance d’Atar Gull sera féroce et implacable. Continuer la lecture

S.A.S. Bin Laden : la traque – Malko, conscience juridique de la CIA ? Une analyse de Nabil Hajjami

word-imageL’intrigue de ce 148ème numéro de SAS se déroule en 2002 et prend comme trame de fond l’intervention militaire des États-Unis en Afghanistan. Le roman nous permet de suivre les aventures de l’inénarrable Malko, dont la mission consiste ici en rien de moins que la capture du principal commanditaire des attentats du 11 septembre 2001. L’enquête, qu’il mènera au péril de sa vie, le conduira dans diverses régions d’Afghanistan et du Pakistan. Le roman commenté s’avère relativement riche en matériau juridique. Ces allusions au droit sont souvent le fruit des réflexions de Malko, lequel prend le soin, plusieurs fois dans le roman, de rappeler à l’un ou l’autre de ses interlocuteurs les potentielles limites juridiques de leur action.

À l’analyse, le roman commenté aborde des problématiques d’ordre institutionnel, principalement à travers le regard que porte son auteur sur l’ONU et ses agents ; et des questions d’ordre matériel – tout particulièrement lorsqu’il est question de la mise en œuvre de certaines règles du droit international public. On mettra ainsi en lumière le contraste qui existe entre le regard, très sévère, que l’auteur porte sur l’ONU, dont l’utilité et la pertinence sont régulièrement questionnées (I) et le regard, plutôt bienveillant, que ce même auteur porte sur diverses règles substantielles du droit international dont l’existence, sinon l’effectivité, lui paraissent indéniablement acquises (II). Continuer la lecture

Appel à candidatures pour deux bourses de doctorat en Sciences juridiques – Dépôt des candidatures: 15 juin 2015

strategic litigationDans le cadre de l’ARC Contentieux stratégique: utiliser les tribunaux pour obtenir un changement social? Lutte contre la pauvreté et l’impunité dans les arènes judiciaires, un appel à candidatures pour deux bourses de doctorat en sciences juridiques est ouvert par le Centre de droit public, le Centre de droit international, le Centre de droit privé et le Centre d’histoire et d’anthropologie du droit.

La date limite du dépôt du dossier de candidature est le 15 juin 2015.

Pour plus d’informations cliquez ici.

De l’efficacité du respect et de la violation d’un boycott culturel : Paul Simon, Graceland et l’apartheid – Une analyse de Florian Couveinhes-Matsumoto

A Adrien

https://youtu.be/rDXzLeFUkpc

Le disque commenté ci-dessous ne parle pas, mais alors pas du tout de droit international. C’est même exactement le contraire : si l’on se contente de regarder sa pochette, de lire ses paroles et bien sûr d’écouter sa musique, il faut vraiment se creuser la tête pour y voir quoi que ce soit de politique ou de juridique. Et c’est voulu parce qu’il ne faut quand même pas tenter le diable : la confection de ce disque pouvait tout de même constituer (ou selon certains aurait pu constituer si elle avait été imputable à un Etat) rien moins que la violation d’une obligation découlant d’une norme impérative de droit international général ! Continuer la lecture

Midi du centre animé par Carlos GIL GANDÍA le 7 mai prochain

Carlos GilLe centre de droit international a le plaisir de vous annoncer que le jeudi 7 mai prochain aura lieu un midi du centre animé par Carlos GIL GANDÍA, assistant en droit public à l’Université de Murcia (Espagne). Le midi du centre aura lieu en anglais et aura pour thème: the Right of participation and reparation of victims: An oxymoron in international law?

The aim of this lecture is to reflect the need for a greater protection of the victims in the international legal order and to review their evolving role in it. If we really seek an « antidote » for the rights of victims to be recognized and respected, we must strengthen their rights in international law, such as the ICC, and continue to contribute to creating a universal legal awareness in favor of the victims.

Pour rappel les midis du Centre de droit international se déroulent de 12h15 à 14h, à la salle de réunion du Centre de droit international (Bâtiment H, 5ème étage, local H5.159). Des rafraîchissements sont offerts sous réserve d’inscription avant 15h00 le jour ouvrable précédant l’événement. En cas d’inscription, nous vous remercions de venir effectivement à la séance ou, en cas d’empêchement impromptu, de nous prévenir aussitôt que possible. Toute personne désirant un sandwich enverra parallèlement un courriel à  cdi@ulb.ac.be  et pourra, sous cette seule condition, en bénéficier.

Midi du centre de Olivier Barsalou le mercredi 6 mai

9782802730545Le centre de droit international a le plaisir de vous annoncer que le prochain midi du centre aura lieu le mercredi 6 mai prochain. Il sera animé par Olivier Barsalou, Chercheur Post-doctorant à l’Université Mc Gill. Il aura pour thème « La diplomatie de l’universel: la guerre froide et l’avènement d’une conception étatsunienne des droits humains, 1945-1948 ». ( s’inscrire)

Pour rappel les midis du Centre de droit international se déroulent de 12h15 à 14h, à la salle de réunion du Centre de droit international (Bâtiment H, 5ème étage, local H5.159). Des rafraîchissements sont offerts sous réserve d’inscription avant 15h00 le jour ouvrable précédant l’événement. En cas d’inscription, nous vous remercions de venir effectivement à la séance ou, en cas d’empêchement impromptu, de nous prévenir aussitôt que possible. Toute personne désirant un sandwich enverra parallèlement un courriel à  cdi@ulb.ac.be  et pourra, sous cette seule condition, en bénéficier.

Lord of War (Andrew Niccol, 2005): The maritime adventures of a gunrunner – A review by Marco Benatar

In recent years, Nicolas Cage has risen to fame for his unmatched overacting and unintentionally hilarious rendering of roles requiring gravitas. To our good fortune, the star of Lord of War delivered one of his better performances in this war/crime film. Cage plays a Ukrainian-born New Yorker, Yuri Orlov, a disgruntled man whose zest for life pulls him into the shadowy realm of arms trafficking. We watch him progress from small-time peddler to weapons supplier extraordinaire to dictators and militias alike. All the while, his moral compass is seriously put to the test.

As transpires from the storyline, Lord of War provides fertile ground for international law discussions, whether they pertain to co-operation in transnational law enforcement, United Nations sanctions, international criminal justice, the legal framework governing the small arms trade etc. Ample are the themes from which to choose and it comes as no surprise that this film is frequently screened at NGO-hosted movie events, Amnesty International being a prime example. The selected extract deals with a less likely topic given the general thrust of the movie: maritime interdiction. Continuer la lecture

Nouvelle section culture pop et droit international: le droit international sur les planches!

Le 7 mars 2015, plusieurs membres du Centre de droit international ont réalisé une petite performance à la Maison Folie, dans le cadre de Mons 2015 ( http://nimportequoidautre.be ). Trois saynètes ont été présentées, d’environ quinze minutes chacune, à partir des questions suivantes : « L’homme peut-il être une femme comme les autres ? » ; « Les animaux ont-ils des droits ? » ; « Peut-on tirer sur n’importe qui ? ». Pour chacune d’entre elles, il s’agit de présenter, sous une forme théâtrale, deux argumentations contradictoires, sans trancher la question et en laissant au spectateur le soin de juger « sur pièce ». L’objectif est à la fois de représenter et de rendre accessible une argumentation juridique relative à un sujet complexe. Une quatrième saynète est en préparation et sera consacrée à cette autre question : « Peut-on dire n’importe quoi ? ». De nouvelles performances seront réalisées ultérieurement à partir de ces questions.

Dans cette rubrique seront présentées périodiquement chacune de ces petites performances, dans des versions provisoires susceptibles de modifications ultérieures. On y introduira quelques illustrations et extraits de film ou de texte à partir desquels le débat a été mis en scène.

Toute personne intéressée par un nouveau projet de ce type peut contacter Olivier Corten ( ocorten@ulb.ac.be ). Il est aussi possible de réaliser des commentaires de pièces de théâtre existantes, un peu sur le même modèle que les commentaires de film qui sont par ailleurs exposés dans une autre rubrique.

Peut-on tirer sur n’importe qui ? par Martyna Fałkowska et Alexandre Faudon

Performance du 7 mars 2015 -  La soldate est incarnée par Martyna Fałkowska et le professeur par Alexandre Faudon

Performance du 7 mars 2015 – La soldate est incarnée par Martyna Fałkowska et le professeur par Alexandre Faudon

Une scène avec un écran en fond contenant la question, en grands caractères : « peut-on tirer sur n’importe qui ? ». Pendant qu’une musique martiale retentit (Ennio Morricone : The Battle of Algiers : https://www.youtube.com/watch?v=m3-o5LJ_Gow ), une femme en uniforme militaire et un homme en pantalon et veste (non assortis) de velours côtelé, chemise et cravatte mais le tout dans une allure quelque peu négliglée, entrent en scène. Elle marche en rythme régulier, de manière saccadée. Lui adopte en revanche une démarche souple et décontractée. Elle se place à gauche de la scène, debout, jambes légèrement écartées, le regard droit et fixe, les bras derrière le dos avec les deux mains qui s’y joignent. Il se place sur une chaise située de l’autre côté, et feuillette nonchalemment un code de droit humanitaire tout en portant, de temps à autre, une pipe à ses lèvres.
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S.A.S. L’agenda Kosovo : de Villiers, « légaliste désenchanté » ? – Une analyse d’Agatha Verdebout

word-imageL’intrigue de ce numéro 171 de la série SAS se déroule à veille de la déclaration d’indépendance du Kosovo, à l’automne-hiver 2007-2008. Par une froide nuit d’automne, les moines du monastère serbe orthodoxe de Vesaki Decani (entre Pec et Prizren) sont sauvagement décapités alors que les bersagliers italiens de la KFOR supposés les protéger vaquaient à des occupations plus … plaisantes. Cette exaction est-elle le fait d’un groupuscule d’extrémistes kosovars ? Ou  résulte-telle plutôt d’un complot de Belgrade, bien décidée à enrailler la marche latente mais certaine de la province vers l’indépendance? Notre héros, Malko, est appelé sur place par le bureau de la CIA à Pristina afin de résoudre cette énigme. Dans sa mission, il sera accompagné par Karin Steyr, une fonctionnaire de l’OSCE, qui s’avérera plus tard être un agent du MI6 ; après tout « c’est vrai que, d’habitude, les employés de l’OSCE ne parlaient pas albanais… » (p. 183).

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