1492 : La Conquête du Paradis, est un film européen réalisé par Ridley Scott et écrit par Roselyne Bosch, sorti en 1992 pour célébrer le 500ème anniversaire de la découverte de l’Amérique par le navigateur Christophe Colomb. Les acteurs principaux sont Gérard Depardieu, dans le rôle de Christophe Colomb, et Sigourney Weaver, dans celui de la reine Isabelle, tous deux secondés par Armand Assante et Fernando Rey. La première partie du film nous montre les efforts que déploie Colomb pour convaincre les souverains espagnols – qui étaient en train d’achever la Reconquista de la péninsule Ibérique dont une partie était encore aux mains des musulmans – de valider et de financer un projet dont le but était d’ouvrir une nouvelle route maritime en direction des Indes, en naviguant vers l’ouest. Après quelques tentatives infructueuses, Colomb, qui parvient à gagner la confiance de la Reine, arrive à la convaincre et peut, enfin, réaliser son rêve. La deuxième partie du film présente au spectateur les énormes difficultés de la traversée, le découragement des marins, la foi et l’entêtement de Colomb et, enfin, le spectacle de la terre ferme, après plusieurs semaines de navigation, et l’arrivée sur une île du nouveau Monde. Le moment du film où Colomb met le pied sur la plage de l’île inconnue et découvre ce paradis d’une beauté incomparable est particulièrement émouvant. La musique épique de Vangelis accompagne ces images pour donner la mesure d’un événement historique. Continuer la lecture
Archives de catégorie : Droit international et Cinéma
Lord of War (Andrew Niccol, 2005): The maritime adventures of a gunrunner – A review by Marco Benatar
In recent years, Nicolas Cage has risen to fame for his unmatched overacting and unintentionally hilarious rendering of roles requiring gravitas. To our good fortune, the star of Lord of War delivered one of his better performances in this war/crime film. Cage plays a Ukrainian-born New Yorker, Yuri Orlov, a disgruntled man whose zest for life pulls him into the shadowy realm of arms trafficking. We watch him progress from small-time peddler to weapons supplier extraordinaire to dictators and militias alike. All the while, his moral compass is seriously put to the test.
As transpires from the storyline, Lord of War provides fertile ground for international law discussions, whether they pertain to co-operation in transnational law enforcement, United Nations sanctions, international criminal justice, the legal framework governing the small arms trade etc. Ample are the themes from which to choose and it comes as no surprise that this film is frequently screened at NGO-hosted movie events, Amnesty International being a prime example. The selected extract deals with a less likely topic given the general thrust of the movie: maritime interdiction. Continuer la lecture
Inglorious Basterds (Quentin Tarantino, 2009) : De l’inapplicabilité du droit des conflits armés ratione cinemae – Une analyse de Michel Erpelding
Menée contre un régime radicalement opposé aux notions d’humanité et d’égalité souveraine des États, la Seconde Guerre mondiale incarne, dans l’imaginaire collectif européen, l’idée même d’une guerre juste, au point que même l’Allemagne considère aujourd’hui le 8 mai 1945 comme un « jour de libération », selon l’expression de l’ancien Président fédéral Richard von Weizsäcker, récemment disparu. Le concept de guerre juste est, on le sait, éminemment problématique : étroitement associé à l’idée de punition, il semble en profond décalage avec le droit de la guerre, dont les règles ont pour seul but de limiter les dégâts humains, matériels et environnementaux causés par les hostilités, indépendamment de la qualité morale des belligérants. Le récit uchronique livré par Quentin Tarantino dans son film Inglorious Basterds attaque cette problématique de front, à l’aide d’un grand couteau de chasse. Les juristes attachés au respect du jus in bello devraient-ils lui en tenir rigueur ? Continuer la lecture
The Constant Gardener (Fernando Meireilles, 2005) – L’internationaliste : colombe, faucon ou … labrador ? Une analyse d’Agatha Verdebout
En 2005, j’avais 17 ans et comme tout adolescente terminant ses études secondaires me revenait la lourde tâche de choisir « ma voie ». Cela faisait déjà un certain temps que le droit international trottait dans un coin de mon esprit et, avec la naïveté qui peut nous caractériser à cet âge, l’adaptation à l’écran de ce best-seller de John le Carré a probablement fait partie des nombreux éléments qui m’ont confortée dans mon idée. En revoyant ce film, près de dix ans plus tard, je pense mieux comprendre pourquoi : au fond, je n’ai fait que suivre le cheminement intellectuel que l’auteur (et le réalisateur) voulait que je suive.
The Constant Gardener nous raconte l’histoire de Justin Quayle, un diplomate britannique sans histoire issu d’une famille de diplomates britanniques sans histoires, en poste à Nairobi, Kenya. Sa femme, Tessa, juriste et activiste des droits humains qui menait une enquête sur les pratiques douteuses de certaines firmes pharmaceutiques, est retrouvée sauvagement assassinée sur les bords du lac Turkana, au nord du pays. Secoué par cette mort tragique ainsi que par les circonstances troublantes et les rumeurs d’adultère qui l’entoure, Justin décide de remonter le fil des événements; un parcours qui l’amènera à redécouvrir Tessa mais aussi à sortir de sa zone de confort. Car, foncièrement, ce thriller est le récit d’une émancipation où, pour reprendre l’allégorie de John le Carré, le héros sort de l’environnement claustral du jardin et ouvre les yeux, et surtout décide de prendre contrôle de son destin, dans la jungle qui entoure l’éden qu’il s’était créé.
Le Jour où la terre s’arrêta (Robert Wise, 1951) : la souveraineté est-elle un concept intergalactique ? Une analyse de Barbara Delcourt
Ce film, devenu l’un des opus fondateurs de la science-fiction et qui a fait l’objet d’un remake sans grand intérêt sorti en 2008, porte bien la marque de son temps. Il est en effet le produit des angoisses bien réelles liées à la course aux armements et, en particulier, au développement des armes atomiques par les deux superpuissances de l’époque. C’est d’ailleurs en raison de la course aux armements que des extra-terrestres vont débarquer à Washington. Leur porte-parole, nommé Klaatu, prendra l’apparence et l’identité (« M. Carpenter ») d’un être humain pour délivrer un message dépourvu de toute ambiguïté :
l’usage de l’atome à des fins non pacifiques est lourd de menaces pour la survie de toute espèce dans la galaxie, et ne pourra dès lors être toléré, et ce alors même qu’un usage scientifique est au contraire valorisé puisqu’il a permis aux émissaires de ce message radical de couvrir des millions de kilomètres. C’est donc une question de sécurité collective au sens le plus large qui soit, puisqu’elle ne concerne pas uniquement les êtres vivant sur la planète terre. Ainsi, et dans la mesure où toute décision néfaste prise par les Terriens peut avoir des conséquences fatales pour l’ensemble du système intergalactique, ces derniers ne peuvent simplement ignorer la mise en garde qui leur est faite. Continuer la lecture
South Park et la liberté d’expression: l’individu face au monde ? Une analyse d’Alexandra Hofer
South Park est le nom d’une prairie située dans les montagnes rocheuses, dans le Colorado. Sa plus grande ville, Fairplay, a une population de 610 habitants. Rien de très excitant vu de l’extérieur. Sauf que South Park n’est pas qu’une prairie, South Park est également une comédie satirique créée par Matt Stone et Trey Parker. Cette série met en scène quatre garçons de 8 ans, Cartman, Kyle, Stan et Kenny (de gauche à droite dans l’image ci-contre), et raconte leurs aventures dans la ville de South Park. Si les épisodes ont connu un énorme succès, c’est non seulement grâce à l’humour noir de la série, mais également pour sa capacité à représenter des sujets d’actualité de façon, disons, … corrosive : « In the process of unapologetically ridiculing individuals and groups, the series pushes viewers to confront broader issues such as racism, war, mob mentality, consumerism, and religious fanaticism » (Peabody Award, 2005). Âmes rétives aux critiques s’abstenir.
L’Amérique bipolaire – Homeland, saisons 1, 2 et 3 (2011-2013) : une analyse d’Immi Tallgren et Antoine Buchet
À l’instar de la série israélienne Hatufim, dont elle est la transposition hollywoodienne, Homeland met en scène le retour au pays d’un soldat après de longues années passées entre les mains d’un groupe terroriste islamiste. À l’interminable guerre du Liban, qui servait de toile de fond à la fiction israélienne, s’est substituée la seconde intervention des forces américaines en Irak. En mai 2003, deux tireurs d’élite de l’armée américaine sont faits prisonniers par des troupes irakiennes, qui ont tôt fait de s’en débarrasser au profit d’un groupe satellite de la planète Al-Qaïda. Tous deux sont séquestrés et torturés par des hommes au service d’Abu Nazir, l’un des innombrables “ennemis publics n°1” que comptent les États-Unis dans la région. L’un de deux soldats, Tom Walker, est donné pour mort après avoir subi un traitement trop brutal. L’autre, le sergent Nicholas Brody, demeure entre les mains de ses geôliers pendant huit longues années.
Les aventures de Bernard et Bianca (Walt Disney, 1977) et le droit d’intervention humanitaire : et si les souris nous montraient la voie ? Une analyse d’Olivier Corten
De l’intervention des puissances occidentales dans l’Empire ottoman aux récentes opérations militaires en Yougoslavie, en Libye ou en Syrie contre l’ « Etat islamique », le dilemme opposant le respect de la souveraineté et la poursuite de valeurs morales supérieures n’a cessé de se répéter. On le sait, le débat juridique voit depuis longtemps s’affronter deux tendances contradictoires. D’une part, les tenants de l’unilatéralisme préfèrent laisser aux grandes démocraties occidentales la responsabilité d’agir pour faire respecter les droits de l’homme. D’autre part, les défenseurs du système multilatéral de sécurité collective s’en tiennent au strict respect de la Charte des Nations Unies, avec comme conséquence la nécessité de se fonder sur une décision du Conseil de sécurité pour pouvoir agir. Le débat puise ses racines dans les théories de la guerre juste, et porte plus spécialement sur la question suivante : quelle est l’autorité légitime pour décider du déclenchement d’une opération humanitaire ?
The Ghostwriter (Roman Polanski) : un thriller politique ou un film d’anticipation ? Une analyse d’Anne Lagerwall
Alors qu’il passe l’hiver sur une île située au large des côtes de la Nouvelle-Angleterre aux fins de s’entretenir avec son nègre fraîchement recruté pour rédiger ses mémoires, Adam Lang (Pierce Brosnan), l’ancien premier ministre britannique, se retrouve au coeur d’une tempête médiatique et judiciaire. La presse fait soudainement état d’une autorisation qu’il aurait accordée, lorsqu’il était en fonction, d’arrêter sur le territoire pakistanais quatre ressortissants britanniques suspectés d’appartenir à un réseau terroriste. Ils auraient ensuite été remis aux mains d’agents de la CIA et soumis à leurs interrogatoires musclés. Il n’en faut pas davantage pour que l’opinion publique se mobilise et réclame que l’ancien premier ministre réponde de ses actes devant la justice. C’est dans ce contexte tumultueux que la procureure de la Cour pénale internationale annonce alors publiquement qu’elle s’apprête à demander l’autorisation d’ouvrir une enquête au sujet d’Adam Lang pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Avec une telle intrigue, The Ghostwriter ne pouvait que susciter l’intérêt d’une juriste curieuse de ce que le cinéma raconte à propos du droit international. A l’analyse, le film s’avère particulièrement enrichissant et ce, pour trois raisons au moins.
« Hatufim » Une série israélienne de Gideon Raff (saisons 1 et 2) – Violence panoramique – Une analyse d’Antoine Buchet et d’Immi Tallgren
Au début des années nonante, trois soldats de l’armée israélienne sont enlevés au sud-Liban par un groupe paramilitaire désigné sous le nom des Enfants du Jihad. Ils restent détenus pendant dix-sept ans, principalement en territoire syrien. La série [1] débute dans un hôtel de Francfort au moment où aboutissent les négociations entre le gouvernement israélien et les émissaires des preneurs d’otages. Deux soldats, Nimrod Klein et Uri Zach, sont libérés. La dépouille mortelle du troisième, Amiel Ben-Horin, est restituée.