Depuis quelques années, l’expression de « guerre hybride », initialement confinée aux cercles d’études militaires stratégiques, a fait florès. On la retrouve à la fois dans la littérature scientifique en relations internationales ou en droit international et dans le discours de responsables politiques, avec pour conséquence une difficulté d’en cerner les contours.
Conçue initialement pour caractériser des conflits lors desquels se combinent des moyens conventionnels et non conventionnels de combat (comme les cyber-attaques ou l’utilisation de drones), la « guerre hybride » est une rhétorique qui s’étend aujourd’hui à de multiples phénomènes.
D’abord, elle vise l’utilisation d’acteurs non-étatiques, comme les groupes rebelles ou les compagnies militaires de sécurité, dans des conflits armés. La guerre de Gaza, avec notamment une implication du Hamas, du Hezbollah mais aussi des Houtis, en constitue un exemple emblématique, de même que les guerres en Ukraine ou au Sahel qui ont vu l’implication d’acteurs comme le « groupe Wagner ». Continuer la lecture