Il y a quelques jours, la France rendait hommage à treize de ses soldats morts au Mali. L’armée française n’a pourtant pas bonne presse dans les pays de la bande sahélo-sahélienne. La persistance des attaques terroristes y alimente de nombreux questionnements sur la présence militaire française. L’idée s’est dernièrement répandue selon laquelle les forces françaises, visiblement incapables de mettre fin aux attaques quotidiennes, seraient de connivence avec les groupes terroristes. Parfois plus subtilement, il est reproché à la France de profiter de la crise sécuritaire pour s’implanter davantage dans la région. Le terrorisme offrirait ainsi un prétexte à Paris pour assurer une main basse sur la région. Cela expliquerait son manque de volonté de venir à bout du phénomène. Il en a résulté une contestation, sans cesse grandissante, de la présence militaire française dans les pays concernés. Celle-ci se manifeste sous plusieurs formes, au point où on s’inquiète désormais en France d’une montée du sentiment anti français en Afrique.

Les contributions à cette rubrique sont consacrées à des morceaux de musique qui suscitent une réflexion en droit international. Bien entendu, on n’y trouvera pas de raisonnements juridiques explicites. Mais, que ce soit au regard des paroles, du titre du morceau, mais encore de la manière dont ce dernier a été créé ou interprété dans la pratique, certains enseignements peuvent en être déduits pour l’internationaliste. C’est en tout cas le pari que nous avons osé en ouvrant cette rubrique…
D’abord dénommé The Special AKA, The Specials est formé à Coventry en 1977 autour de Jerry Dammers, le compositeur principal, et Terry Hall, son chanteur à la voix nasillarde. Le groupe allie l’énergie du punk-rock aux couleurs de la musique jamaïcaine, puisant largement dans les rythmes syncopés du ska, style apparu à Kingston dans les années 1960.
The Clash, formation britannique qui a sorti cinq albums devenus cultes entre 1977 et 1982, restera sans doute dans l’histoire de la musique pop comme un groupe révolutionnaire. Bien sûr, le qualificatif se justifie d’abord par le fait qu’on se situe en présence de l’un des groupes-phare (sans doute le plus connu après les Sex Pistols et, de l’autre côté de l’Atlantique, les Ramones) du mouvement punk, qui a bouleversé les codes musicaux entre 1976 et 1977. Sont ainsi dénoncés les groupes « dinosaures » alors en vogue (Genesis, Pink Floyd, Deep Purple, Yes, …), qui proposent une pop-rock techniquement élaborée, avec de longs morceaux rehaussés par d’impressionnantes vocalises et ponctués par d’interminables solos de guitare sur fond de nappes de synthétiseurs. A l’époque, l’establishment rock prétend confiner au raffinement du jazz voire de la musique classique, mais a sans doute perdu une grande partie de son énergie fondatrice.