Printemps 1968, au large des côtes italiennes, en eaux internationales. Un jeune ingénieur, Giorgio Rosa (Elio Germano), entreprend la construction d’une île. Son île. Il s’agit en réalité d’une plateforme d’environ 400 m², établie à 500 mètres au-delà des eaux italiennes. L’objectif de l’ingénieur Rosa ? Prouver à celle qu’il aime – son ex-petite amie sur le point de se marier – qu’il est capable de construire un monde à lui, où il fixerait ses propres règles et échapperait à celles de l’État italien. Son entreprise ne manquera pas de susciter la colère des autorités italiennes, aboutissant finalement à la destruction de cette île. Inspiré de faits réels, ce film s’en éloigne tellement qu’il s’apparente plus à une fable. Selon le Dictionnaire de l’Académie française, la fable peut être un « court récit en prose ou en vers par lequel on exprime une vérité générale, le plus souvent morale, sous le voile de la fiction » (un apologue), ou un « récit mensonger, [une] allégation fantaisiste, controuvée »[1]. Qu’en est-il ici ? S’agit-il plutôt d’éléments d’une vérité générale sous le voile de la fiction qui nous sont contés, ou bien d’un simple récit mensonger ? Répondre à cette question n’est pas aisé, le réalisateur ayant pris d’importantes libertés tant avec les évènements historiques narrés dans cette « incroyable histoire », qu’avec les éléments juridiques. Nous nous proposons toutefois de tenter l’exercice par l’analyse de deux problématiques susceptibles d’intéresser tout particulièrement le juriste internationaliste. Continuer la lecture
Archives de catégorie : Annonce
La France, complice d’exécutions extra-judiciaires commises par l’armée égyptienne contre des civils – Une analyse d’Eric David
L’émission télévisée « Complément d’enquête » présentée par France 2, le 25 novembre 2021, révèle que, depuis 2016, l’armée française est impliquée dans des tirs effectués par les forces de l’air égyptiennes sur des véhicules civils qui se livrent à de la contrebande, notamment, de riz, de stupéfiants, de produits de maquillage, d’armes et de cigarettes, entre la Libye et l’Égypte. Ces tirs ont lieu lorsque ces véhicules entrent dans le désert égyptien en venant de Libye. Ils sont repérés grâce à un avion léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR) de type Merlin III loué à une société luxembourgeoise par la Direction française du renseignement militaire (DRM). Des agents français de la DRM survolent le désert à bord du Merlin III afin de signaler la position de ces véhicules aux forces égyptiennes de l’air qui envoient un avion de type Cessna équipé de missiles Hellfire pour procéder à la destruction des véhicules signalés. Entre 2016 et 2018, 19 frappes de ce genre auraient tué plusieurs centaines de personnes. Il s’agit de l’opération SIRLI dont les détails se trouvent sur le site web de l’organisme d’informations Disclose. Continuer la lecture
Vaios Koutroulis élu à la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits !
Le 19 novembre dernier, Vaios Koutroulis a été élu, pour un mandat de 5 ans, à la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits, un organe composé d’experts mis en place par le Protocole additionnel I aux Conventions de Genève. Cette Commission est compétente pour enquêter sur tout fait prétendu être une violation grave aux Conventions de Genève ou au Protocole additionnel I et pour faciliter, en prêtant ses bons offices, le retour à l’observation de leurs règles. Pour en savoir davantage sur l’élection des nouveaux membres de la Commission, vous pouvez consulter son site. Le Centre lui adresse ses plus sincères félicitations !
La crise à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie à la lumière du droit international des droits fondamentaux : une analyse d’Eugénie Delval
Tandis que des milliers de personnes ont franchi les frontières européennes ces derniers mois, à partir de la Biélorussie, des milliers d’autres se sont quant à elles retrouvées bloquées aux frontières polonaise, lettones et lituaniennes avec la Biélorussie, dans des conditions désastreuses, sans possibilité de rentrer sur le territoire de l’Union européenne ni de retourner en Biélorussie. En particulier, les tensions à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie se sont considérablement intensifiées ces dernières semaines tandis que les gardes-frontières polonais refusent de laisser entrer sur le territoire polonais ces milliers de migrants. À l’heure actuelle, au moins 13 personnes sont décédées dans ces zones frontalières, majoritairement d’hypothermie. La Biélorussie est première responsable de cette situation. En réaction aux différentes sanctions et mesures adoptées par l’Union européenne, le président Biélorusse, Alexandre Loukachenko, entend faire pression sur l’Union européenne et ses États membres en mettant à exécution sa menace « d’inonder l’Europe de migrants ». Loukachenko semble délibérément vouloir attirer des migrants et demandeurs d’asile, pour la plupart originaires d’Afghanistan, d’Iraq, de Syrie, mais aussi de pays africains, à Minsk en leur fournissant des visas de types ‘touristes’, voire en n’en exigeant aucun. Continuer la lecture
Ivon Mingashang élu à la Commission du droit international
Le dernier « Midi du Centre » de l’année 2021 – 13 décembre
Le Centre de droit international a le plaisir de vous inviter au dernier Midi du Centre de l’année 2021 qui se tiendra en anglais le lundi 13 décembre et aura pour titre : « A Scorpio that Stings itself ? The War on Terror and Human Rights in Afghanistan and the Sahel ». Il sera animé par Sari Kouvo, professeure à l’University de Göteborg (Suède) mais actuellement détachée comme conseillère auprès du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) de l’Union européenne.
Elle présente l’objet de son intervention orale de la façon suivante : « Between 2004 and 2019, I followed developments in Afghanistan closely, especially the dissonances between the international war on terror and state-building efforts focused on human rights and gender equality, and between international and national agendas and local realities. When the Taliban toppled the Afghan government in August 2021, I had just shifted my attention to another troubled area, the Sahel. In media, think tanks and beyond, discussions are ongoing about whether lessons can be learnt from the failed intervention and disastrous exit from Afghanistan, for interventions and exists elsewhere, including the Sahel. While every country and conflict is unique, the international toolbox for engaging in conflict situation and countering terror have become quite standard. The urgency often present in engagements focused on counter-terrorism often lead to marginalization of aspects of international law, not the least human rights and humanitarian law. The aim of this seminar is to discuss the (marginal) role played by human rights and humanitarian law in Afghanistan, and to begin to articulate points of comparison with the European engagements in the Sahel. » Continuer la lecture
Le Centre de droit international recrute !
Le Centre est à la recherche d’un·e responsable admistratif·ve, à temps plein et à durée indéterminée, pour assurer sa gestion administrative, logistique et financière. Le/La responsable administratif.ve assure ses fonctions sous la supervision de la directrice du Centre de droit international et sous l’autorité de la directrice de l’administration facultaire. La date limite pour introduire une candidature est fixée au 3 décembre 2021 et l’entrée en fonction est prévue au 1er mars 2022.
Toutes les informations relatives à ce poste et à la manière d’y postuler peuvent être consultées ici.
Mona Aviat rejoint le Centre !
Mona Aviat a récemment été engagée comme assistante au Centre de droit international. Elle y dispensera des exercices pratiques pour le cours de Public International Law et celui de Droit International Public et encadrera les équipes d’étudiant‧e‧s qui participeront au concours Pictet de droit international humanitaire et au concours Charles Rousseau de droit international public. Sa thèse de doctorat portera sur la transformation opérée sur la conception de la frontière en droit international par l’emploi de nouvelles technologies et son impact sur le respect des obligations étatiques de protection des droits humains.
Mona est titulaire d’une licence en droit français (2017, Nanterre) et d’un LL.B. en droit allemand (2017, Postdam) ainsi que d’un master en droit international et européen (2019, Nanterre) et d’un master en théorie et analyse du droit (2020, ENS-EHESS-Nanterre). Elle a obtenu récemment un LLM en droit international et européen des migrations et des réfugiés (2021, VU Amsterdam).
Midi du Centre du 18 novembre – Samuel Longuet
Le Centre de droit international a le plaisir de vous inviter au prochain Midi du Centre qui se tiendra le jeudi 18 novembre et aura pour thème : « Un allié encombrant : Les éliminations ciblées états-uniennes par drones vu du Royaume-Uni et de France ». Il sera animé par Samuel Longuet, chercheur postdoctoral au sein du REPI (Recherche et Études en politique international) à l’ULB.