La conférence inaugurale du master de spécialisation en droit international de l’ULB se tiendra le mercredi 4 octobre 2023, de 18 h à 21 h à l’ULB, à l’Institut d’Etudes Européennes, au 39, avenue Franklin Roosevelt – 1050 Ixelles, dans la Salle Paul-Henri Spaak.
Nous accueillerons Michel ERPELDING, docteur en droit de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheur à l’Université du Luxembourg. Sa thèse, intitulée Le droit international antiesclavagiste des « nations civilisées » (1815-1945) et publiée en 2017 chez l’Institut Universitaire Varenne, comprend un recensement systématique de la pratique conventionnelle relative à la lutte contre les pratiques esclavagistes.
Il animera la conférence suivante :
« Droit international, antiesclavagisme et travail forcé sous l’empire de la « civilisation » : retour sur le cas belge »
Depuis une vingtaine d’années, on assiste à un regain d’intérêt considérable pour es atrocités commises dans le cadre de l’« État indépendant du Congo », colonie personnelle établie en 1885 par le roi des Belges Léopold II, reprise par l’État belge en 1908 et maintenue sous la domination de ce dernier jusqu’en 1960. Parmi ces atrocités, le recours à un système de travail forcé se soldant par la mutilation et la mort de dizaines, voire de centaines de milliers de Congolais est particulièrement bien ancrée dans la conscience collective. La contradiction entre ces crimes de masse et la volonté affichée du colonisateur d’apporter la « civilisation » au Congo, notamment en combattant l’esclavage, est elle aussi souvent relevée. Ce qui est sans doute moins connu, c’est que cette contradiction s’inscrit dans un contexte juridique plus large, à savoir le droit international antiesclavagiste des « nations civilisées ». Progressivement constitué à partir du Congrès de Vienne en 1815, ce cadre normatif marqua les rapports entre esclavage et travail forcé jusqu’à l’apparition du droit international des droits de l’homme au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La présente conférence se proposera de revenir sur les contradictions inhérentes à ce cadre à travers le cas de la Belgique, qui joua un rôle souvent proéminent dans ce domaine.
La conférence sera suivie d’un cocktail dinatoire.
L’inscription est obligatoire via le lien suivant :