Ce livre s’ouvre sur « Search and Destroy », des Stooges, et se clôture par « No Shelter », de Rage against the Machine. Dans l’intervalle, il propose une réponse juridique aux arguments avancés, essentiellement par les administrations étasuniennes depuis 2001, pour justifier des exécutions extrajudiciaires (targeted killings) perpétrées à l’étranger. Le débat juridique se déploie sur deux fronts : celui des droits des Etats sur les territoires desquels ces exécutions ont lieu, et celui des droits des personnes visées par ces exécutions et ceux de leurs proches, qu’il s’agisse du droit des conflits armés ou des droits humains. Au-delà des critiques juridiques soulevées à l’encontre des exécutions extrajudiciaires, le livre met en évidence les tensions que cette pratique exerce sur le droit international lui-même. Ces exécutions, et plus encore les discours justificatifs qui les accompagnent, tendent en effet à brouiller les catégories et les distinctions juridiques bien établies. Le droit de viser un combattant ennemi (en droit des conflits armés, ou jus in bello) constituerait en effet une cause juste de guerre (et donc un jus ad bellum), les droits humains étant quant à eux purement et simplement écartés sous le prétexte de l’existence d’une « guerre contre le terrorisme » aux contours indéfinis. On est bien devant une sorte de « licence to kill », qui fait écho à une formule qui en ramasse la logique : « à la paix comme à la guerre ».
Paris, Pedone, 2021, 173 p., 18 €
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Parution de « ‘A la paix comme à la guerre’ : le droit international face aux exécutions extrajudiciaires ciblées », par Olivier Corten
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