Si l’organisation internationale est d’abord une association d’Etats et si comme eux, elle est un sujet de droit international, elle s’en distingue pourtant par sa personnalité juridique, sa responsabilité propre, ses régimes de privilèges et immunités, son système de sanctions, son aptitude à produire des normes liant ses membres, voire des particuliers et d’autres organisations internationales. Telles sont quelques unes des questions examinées en profondeur dans cet ouvrage qui est la synthèse d’un enseignement dispensé pendant 20 ans par le Prof. E. David à la Faculté de Droit de l’Université libre de Bruxelles et, occasionnellement, dans des universités étrangères.
Le principe ex injuria jus non oritur en droit international – Parution de l’ouvrage d’Anne Lagerwall
La maxime ex injuria jus non oritur signifie littéralement qu’un droit ne peut pas naître d’un fait illicite. À priori, l’idée séduit par sa logique. Quoi de plus évident en effet que de prévoir, par exemple, qu’une preuve obtenue par la torture n’est pas valide ou qu’un État qui envahit le territoire d’un autre État ne peut y exercer sa souveraineté.
Aussi logique qu’elle puisse paraître, cette maxime dispose cependant d’un statut bien incertain en droit international. La Cour internationale de justice ou la Commission du droit international s’y réfèrent parfois comme à un principe bien établi. Mais de nombreux auteurs doutent de son utilité pratique en soulignant le rôle prépondérant de l’effectivité en droit international. Il est vrai que dans la pratique, il arrive qu’un fait apparemment contraire au droit international donne naissance à une situation dont les États s’accommodent sans trop se préoccuper du fait illicite originel. Pour ne prendre qu’un seul exemple, l’opération militaire déclenchée en 2003 contre l’Irak a donné lieu à une administration étrangère du territoire qui a fini par être acceptée par les États même si la majorité d’entre eux considéraient que cette opération était contraire à la Charte des Nations Unies. Ces paradoxes qui animent la pratique internationale ne sont pas sans poser des interrogations qui touchent à la définition même du droit. Si on admet qu’un fait illicite puisse créer des droits, est-ce qu’on ne voue pas le système juridique à sa propre destruction ? Et si au contraire, on refuse systématiquement qu’un fait illicite puisse créer des droits, est-ce qu’on ne risque pas de creuser, trop profondément, le fossé qui sépare le droit de la réalité qu’il est censé régir ? C’est à ces différentes questions que l’ouvrage s’attelle en proposant une analyse approfondie du statut et de la portée du principe ex injuria jus non oritur en droit international contemporain.
TERDI/STIDS – Is the Greek public debt legal? – Jeudi 17 mars
(EN) On Friday, March 17, the Student Tribunal for International Dispute Settlement (STIDS) will proceed to its hearings in the case of the legality of the Greek public debt. The Tribunal is seized, in particular, of the question of the conformity to international law of the 2015 Memorandum of Understanding between the European Union, Greece and the Bank of Greece (August 2015). The tribunal will hear Professor Christian Tams (U. of Glasgow) and Professor Antonios Tzanakopoulos (University of Oxford) respectively defending the interests of the European Union and the Hellenic Republic.
More information regarding the Tribunal can be found here.
(FR) Ce jeudi 17 mars, le Tribunal Etudiant de Règlement des Différends Internationaux (TERDI) tiendra ses audiences dans l’affaire relative à la légalité de la dette publique grecque. Le Tribunal est saisi en particulier de la question de la conformité au droit international du Memorandum of Understanding du 19 août 2015 conclu entre l’Union européenne, la Grèce et la banque de Grèce. Le tribunal entendra le professeur Antonios Tzanakopoulos (University of Oxford) et le professeur Christian Tams (U. of Glasgow) défendant respectivement les intérêts de la République hellénique et de l’Union Européenne. De plus amples informations sur le tribunal peuvent être trouvées ici.
Néo-colonialisme et droit international : « J’accuse » (de Didier Awadi) – Une analyse de Sâ Benjamin Traoré
Didier Awadi est un rappeur sénégalais qui s’est progressivement illustré comme l’une des voix les plus influentes de la scène musicale africaine. Cofondateur du mythique groupe Positive Black Soul (PBS), il fait partie des précurseurs du mouvement Hip Hop sur le continent. Si le groupe PBS connait un succès phénoménal auprès de la jeunesse africaine des années nonante, c’est à la faveur d’une carrière solo que Awadi trace son propre chemin. Rappeur résolument engagé, il s’est imposé sur le continent comme une figure emblématique du militantisme politique sur le front musical. Chantre inconditionnel du panafricanisme, il s’insurge constamment contre la mauvaise gouvernance qui mine la plupart des Etats africains et milite fermement en faveur d’une prise de conscience politique de la jeunesse africaine. Didier Awadi se définit lui-même comme « activiste musical, rebelle et marginal » (Ma révolution, 2015). Ainsi prend-il régulièrement position sur des questions de la vie politique aussi bien au Sénégal que dans d’autres pays africains. Son rôle de leader d’opinion le conduit à travailler sur des projets de promotion des droits des enfants avec des ONG comme Plan international. Chevalier de l’ordre des arts et des lettres au Sénégal et en France, Awadi est également l’auteur d’un film documentaire (« Le point de vue du Lion », présenté au Festival de Cannes) dont l’objectif est de poser différemment le problème de l’immigration. Auteur de grands succès commerciaux et malgré sa tendance un peu « bling-bling » ces dernières années, il ne fait pas de doute que son côté militant politique n’a pris aucune ride. Continuer la lecture
Ciné-club: la guerre et le cinéma
Le Centre de droit international et l’école doctorale de Sciences Po (en partenariat avec l’Association pour les Etudes sur la Guerre et la Stratégie) organisent un ciné-club sur le thème de la guerre et du cinéma. Ce ciné-club, qui est en même temps un séminaire de réflexion, vise à appréhender le rôle du cinéma dans la diffusion, la formulation et la construction de légitimité pour les règles juridiques et éthiques régissant les conflits armés. En rassemblant notamment des juristes, des théoriciens du politique, des historiens et des sociologues, ce séminaire vise à créer un dialogue interdisciplinaire et transnational. La première séance aura lieu le 4 mars prochain, à l’ULB, avec « Good Kill » (Andrew Niccol, 2014).
Mise à jour du dossier « jus contra bellum »
Publication de deux recueils de documents reprenant la position d’Etats, d’une part au sujet de la guerre au Yemen (2015), réalisé par Philippe Fabri, d’autre part de la lutte contre l’Etat islamique (2014-2016), réalisé par Olivier Corten
Indiana Jones and International Law: Hero or Looter? – A review by Lucas Lixinski
The iconic Indiana Jones quadrilogy, particularly the first three movies, have been highly influential in nurturing generations of archaeologists. Those movies are pop culture, and thereby speak to a more general audience, but they are highly influential in communicating ideas about heritage and international law around it. They focus more on the figure of the archaeologist as an adventurer, and the ethics of that profession, but they also portray the ethics and law around cultural artefacts. But the relationship between the whip-wielding, fedora-wearing iconic action character and the law is more complicated. From the perspective of international law, if Indiana Jones were around today he would be likely characterized as a looter, yet one whose activities would be condoned and even encouraged by the politics of the field of international cultural heritage law. Continuer la lecture
Conférence de Michael Wood sur l’identification du droit international coutumier – 26 février
Sir Michael Wood, Rapporteur Special de la Commission du droit international des Nations Unies sur la question de l’identification du droit international coutumier et Senior Fellow au Centre Lauterpacht pour le droit international de l’Université de Cambridge, donnera le 26 février une conférence ouverte au public sur la question de l’identification du droit international coutumier.
Inscrit depuis 2012 au programme du travail de la Commission du droit international, le sujet de la détermination du droit international coutumier constitue une des questions fondamentales en droit international. Sir Michael Wood, nommé Rapporteur spécial sur le sujet en 2012, présidera l’ULB un séminaire d’experts belges et internationaux sur la formation et l’identification du droit international coutumier, organisé par le Centre de droit international les 26 et 27 février 2016.
La conférence ouverte au public aura lieu à l’ULB à 17h30 (local à préciser).
Pour plus d’informations, veuillez contacter le professeur Vaios Koutroulis (vkoutrou@ulb.ac.be).
Midi du centre animé par Sofia Stolk le mardi 26 janvier
Le centre de droit international a le plaisir de vous annoncer que le prochain midi du centre aura lieu le mardi 26 janvier. Il sera animé par Sofia Stolk et aura pour thème: « The Record on Which History Will Judge Us Tomorrow’: Auto-History in the Opening Statements of International Criminal Trials ». Continuer la lecture
Les animaux ont-ils des droits ? par Vincent Chapaux et Laurent Weyers (avec la participation de Anne Lagerwall) – Une performance du 7 mars 2014
L’obscurité est presque totale. Sur la scène encore faiblement éclairée, on aperçoit un pupitre quelque peu esseulé. En surplomb, sur un écran disposé pour l’occasion, la question est posée : Les animaux ont-ils des droits ? Soudain, une musique aux accents électroniques commence à résonner. Perçant l’obscurité avec solennité, trois silhouettes s’avancent alors lentement, accompagnant d’un pas vers l’avant chaque mesure de cette mélodie endiablée jusqu’à faire leur entrée sur la scène. De ces trois personnes, toutes revêtues d’une robe de magistrat, la première, qui est une femme, prend en premier lieu la parole. Elle explique que les deux experts qui l’accompagnent, Maître Corbeau et Maître Renard, plaideront respectivement que les animaux ont des droits ou, au contraire, qu’ils n’en ont pas, et précise qu’elle présidera les débats. Sur son ordre, un film est projeté à l’écran. Continuer la lecture