Le Routledge Handbook of International Law and Anthropocentrism propose une approche critique du droit international qui vise à en explorer l’anthropocentrisme et à déterminer la mesure dans laquelle le droit international est marqué par l’idée que l’être humain est ou devrait être socialement, politiquement ou juridiquement central. Comment l’anthropocentrisme se manifeste-t-il dans les structures juridiques internationales ? A-t-il été construit dès l’origine dans cette perspective ? Une critique de l’anthropocentrisme peut-elle apporter un regard nouveau par rapport aux critiques existantes du droit international centrées par exemple sur son caractère colonial ou patriarcal ? Est-il utile, souhaitable ou au contraire dangereux de s’écarter de la centralité de l’humain dans le droit international contemporain ? Et s’il s’agit d’une bonne idée, comment la mener à bien ?
Pour répondre à ces questions, l’ouvrage rassemble les écrits de 22 chercheuses et chercheurs qui, avec de nombreuses nuances et précisions, constatent que l’anthropocentrisme est profondément intégré dans la logique du droit international. Bien qu’il ne soit pas étonnant que certaines sous-catégories du droit international, comme le droit commercial international, aient été construites pour permettre l’exploitation par l’humain des entités vivantes et non vivantes de la planète, cet ouvrage dévoile que cette logique s’étend de manière beaucoup plus profonde. Elle structure des champs traditionnellement considérés comme post ou non-anthropocentrés (tels que le droit environnemental international), influence souvent la manière dont les chercheuses et les chercheurs organisent leur critique du droit international et se trouve au cœur de concepts centraux du droit international (tel que la souveraineté). L’ouvrage se conclut en cherchant à ouvrir des pistes de solution pour penser un droit international qui tienne compte des perspectives des entités non-humaines.
Vous trouverez toutes les informations au sujet de cet ouvrage, édité par Vincent Chapaux qui a été chercheur au Centre de droit international, sur le site de l’éditeur.