De Nuremberg à La Haye, une justice hors normes

À l’occasion de la parution des ouvrages « Nuremberg : Droit de la force et force du droit  », d’Eric David, publié chez Racine  et « Génocidaire(s) : au coeur de la justice internationale pénale  , de Damien Scalia, publié chez Dalloz, le Centre de droit international et le Centre de recherches en droit pénal vous convient à une table ronde le mardi 21 mars 2023  sur le thème « De Nuremberg à La Haye, une justice hors normes ».

Cette table-ronde, animée par Anne Lagerwall (directrice du Centre de droit international), sera l’occasion d’écouter Eric David et Damien Scalia présenter les objectifs et les conclusions de leurs ouvrages respectifs. Leurs présentations seront suivies de commentaires de la part de Rafaëlle Maison (Professeure, Université de Paris-Saclay), d’Isabelle Fouchard (Chargée de recherche CNRS, Co-responsable du Centre de droit comparé et internationalisation du droit (ISJPS-UMR 8103) et de Maryse Alié (Avocate au Barreau de Bruxelles, Assistante ULB/UStLouis).

Génocidaire(s) : au coeur de la justice internationale pénale, de Damien Scalia

Après des années passées dans l’ombre de ses critiques, la justice internationale pénale semble faire l’objet d’un regain d’intérêt de la part de la communauté internationale. Face à la guerre ou en parallèle de celle-ci, cette justice est aujourd’hui de nouveau invoquée comme la réponse la plus adéquate aux crimes de masse. Pourtant, ses limites et écueils continuent d’affecter les fonctions d’apaisement qui lui sont prêtées. Le présent ouvrage entend (re)mettre en lumière ces failles, par un éclairage inédit : il donne la parole aux personnes poursuivies ou condamnées comme “génocidaires” ou “criminels de guerre”. 

Ces personnes, l’auteur les a rencontrées et écoutées longuement, non pas pour étudier leur passage à l’acte criminel, mais pour mieux appréhender, grâce à l’analyse de leur trajectoire et de leur expérience, les rouages, le fonctionnement et les fondements des juridictions internationales pénales. Il en est né une critique inédite qui conduit à reconsidérer la place du droit pénal dans la reconstruction des sociétés brisées par la guerre.

Nuremberg : Droit de la force et force du droit, d’Eric David

Le procès des criminels nazis en 1945/46 était quasiment une première dans l’histoire des relations internationales et le jugement qui l’a suivi a donné lieu à pas mal de littérature. Les éditions Racine ont voulu commémorer le 75e anniversaire de cet événement en demandant à l’auteur un commentaire de ce procès. Le présent ouvrage se singularise par le fait qu’il ne se borne pas à synthétiser le jugement mais qu’il analyse aussi les plaidoiries des avocats de la défense des accusés ainsi que les réquisitoires des quatre ministères publics (E.-U., France, R.-U., URSS). Sont ainsi reproduits de très larges extraits qui montrent la stratégie judiciaire des uns et des autres.

Le procès a souvent été qualifié de justice de vainqueurs. Si la procédure a été totalement équitable, l’accusation de justice de vainqueurs n’en est pas moins justifiée – « le droit de la force » – mais cela n’anéantit nullement la portée juridique, historique, morale et politique de ce procès et de son jugement. Celui-ci trouve aujourd’hui une postérité, d’abord, à travers les tribunaux d’opinion nés dans les années 60 et, surtout, dans la jurisprudence des diverses juridictions pénales internationales créées à partir de 1993 – la « force du droit ».

Dans ses conclusions, l’ouvrage esquisse le portrait psychologique des accusés et tente d’expliquer comment des hommes instruits, éduqués et cultivés ont pu commettre l’indicible.

INFOS PRATIQUES :

    • Quand ? Mardi 21 mars 2023, à 18h00
    • Où ? Auditoire Pierre Drion (R42.5.503, ULB, Campus Solbosch).
    • La table-ronde sera suivie d’une réception
    • Inscription requise au plus tard le 17 mars 2023 : CLIQUEZ ICI

2 réflexions sur « De Nuremberg à La Haye, une justice hors normes »

  1. JEAN PIERRE LEGRAND

    Bonjour,
    Truman imposa un tribunal international aux Britanniques qui voulaient exécuter sans procès les dirigeants nazis, car ils n’étaient pas parvenu à faire juger Guillaume II (Raphaëlle Nollz-Goldbach, La Cour pénale internationale, Que sais-je ?, p. 23)
    Je pourrais signaler cela ce soir.
    Merci de votre attention.
    JpLEGRAND

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