Lors des funérailles de Jean Salmon, Eric David a pris la parole au nom du Centre de droit international pour rappeler diverses facettes de celui qui a tant œuvré à la création du Centre et qui l’a dirigé de 1964 à 1996. Avec la permission d’Eric David, nous publions ci-dessous son texte pour tous ceux et celles qui n’ont pas eu l’occasion d’y assister.
Au clos du Rouge Cloître, Jean Salmon y était comme un de ces repères intemporels que l’on connaît et dont on sait la présence rassurante. Même s’il ne venait plus qu’épisodiquement au Centre de droit international, on savait qu’on pouvait l’appeler et qu’il répondrait aux questions qu’on lui poserait avec un esprit logique et un bon sens qui lui étaient propres. On y était tellement habitué qu’on finissait par le croire éternel car l’habitude crée un sentiment d’éternité comme lorsqu’on vit à côté d’un fanal éclairé nuit et jour. Il est donc difficile de se dire qu’il faut désormais en parler au passé. Mais, Jean, comme tout être humain est une somme de souvenirs qui ne disparaissent pas. Jean nous laisse un magnifique héritage – celui d’un homme-orchestre où s’entremêlent plusieurs personnages : le professeur, l’inspirateur, l’administrateur, le scientifique, le militant et l’ami. Rassurez-vous, pour vous en parler, je vous épargnerai les deux parties et leurs sous-parties mais je ne vous épargnerai pas un tableau aussi complexe que La ronde de nuit. Continuer la lecture