Rappelant que pour tout étudiant du Master spécialisé en droit international, la ville de La Haye est le lieu névralgique de la justice internationale, où siège la Cour internationale de Justice, la Cour Pénale Internationale et le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que nos yeux se sont ouverts par un réveil ressenti pour la plupart comme trop matinal – 5h30 pétantes, car aujourd’hui nous allons découvrir la plus haute juridiction mondiale !
Soulignant qu’après un petit cours inhabituel – dans le train, et de 7h à 8h – de Responsabilité Internationale donné par Mme Lagerwall, nous arrivons à destination, de la Cour Internationale de Justice !
Conformément à la règle, nous passons les portiques de sécurité, posons nos affaires et arrivons seulement quelques secondes avant la fermeture des portes de la salle d’audience où nous ressentons directement le poids historique de certaines affaires – comme les activités militaires et paramilitaires au Nicaragua ou encore l’Affaire relative au personnel diplomatique et consulaire des Etats-Unis à Téhéran.
Considérant que l’affaire d’aujourd’hui oppose le Royaume-Uni aux Iles Marshall suite à la saisine par ces dernières de la Cour sur « les obligations relatives à des négociations concernant la cessation de la course aux armes nucléaires et le désarmement nucléaire », c’est dans un cadre très formel et officiel, que nous assistons à l’arrivée des 16 juges qui mit fin aux diverses discussions des diplomates et autres représentants des différents pays ayant un intérêt dans cette affaire. Parmi les juges, nous avons pu remarquer quelques têtes connues dont le Président Abraham, le Juge Crawford, le Juge Cançado Trindade que nous rencontrerons après, et le Juge ad hoc Bedjaoui.
Déclare que nous allons entendre ce matin les premiers tours des plaidoiries britanniques sur les exceptions préliminaires soulevées par le Royaume-Uni. Les trois plaideurs à prendre la parole sont Mr Macleod, Mr Verdirame et Ms Wells et traiteront des cinq exceptions préliminaires soulevées par le Royaume-Uni. La salle est remplie de différentes délégations diplomatiques, étant donné que les Iles- Marshall ne visent pas exclusivement le Royaume-Uni mais aussi l’Inde et le Pakistan.
Remarquant avec stupéfaction et envie, l’éloquence des plaideurs, et leur facilité à prendre la parole devant la Cour alors que la pression des États sur leurs épaules doit les contraindre à agir avec perfection.
Affirmant qu’après ces trois heures intenses de plaidoiries en anglais, une rencontre avec le Juge Cançado Trindade, organisée par Mme Lagerwall nous attend. Il nous faut bien dix minutes pour arriver aux bureaux des juges, ce qui nous permet de visiter les méandres des couloirs de la Cour et d’observer son architecture particulière, car derrière le bâtiment historique que l’on peut voir de l’extérieur, est accolé un bâtiment très moderne et design.
Affirmant également que la rencontre avec le Juge Cançado-Trindade fut, et je pense parler au nom de tous, vraiment très enrichissante, impressionnante, étonnante, et nous en perdons encore nos mots. Son sens de l’hospitalité et surtout son rire communicatif nous ont directement mis à l’aise. Il nous a fait un vrai récapitulatif de l’affaire à laquelle nous avons pu assister le matin, en évoquant aussi les questions qui y étaient débattues et brillait par sa simplicité et sa gentillesse.
Notant qu’à la suite de cela, nous avons aussi pu discuter avec Laurent Forestier, ancien élève du Master spécialisé, qui fut assistant du Juge Bennouna et qui est désormais membre du département juridique du greffe. Il nous a expliqué en détail son parcours académique et professionnel ainsi que son rôle en tant que référendaire.
Décide que, satisfait de cette escapade, et la faim nous tenaillant le ventre, nous quittons à 15h30 la Cour en quête d’un diner avant de retourner à notre point d’origine qu’est Bruxelles. Les membres de la classe de responsabilité internationale soulignent qu’ils ont été ravis d’avoir pu participer à cette merveilleuse journée, et remercient encore le centre de droit international public et Madame Lagerwall de nous avoir offert cette excursion qui restera gravée dans nos mémoires.
Julian Fantauzzo, Margaux Conil-Séon et Gael Gobert.