En 2005, j’avais 17 ans et comme tout adolescente terminant ses études secondaires me revenait la lourde tâche de choisir « ma voie ». Cela faisait déjà un certain temps que le droit international trottait dans un coin de mon esprit et, avec la naïveté qui peut nous caractériser à cet âge, l’adaptation à l’écran de ce best-seller de John le Carré a probablement fait partie des nombreux éléments qui m’ont confortée dans mon idée. En revoyant ce film, près de dix ans plus tard, je pense mieux comprendre pourquoi : au fond, je n’ai fait que suivre le cheminement intellectuel que l’auteur (et le réalisateur) voulait que je suive.
The Constant Gardener nous raconte l’histoire de Justin Quayle, un diplomate britannique sans histoire issu d’une famille de diplomates britanniques sans histoires, en poste à Nairobi, Kenya. Sa femme, Tessa, juriste et activiste des droits humains qui menait une enquête sur les pratiques douteuses de certaines firmes pharmaceutiques, est retrouvée sauvagement assassinée sur les bords du lac Turkana, au nord du pays. Secoué par cette mort tragique ainsi que par les circonstances troublantes et les rumeurs d’adultère qui l’entoure, Justin décide de remonter le fil des événements; un parcours qui l’amènera à redécouvrir Tessa mais aussi à sortir de sa zone de confort. Car, foncièrement, ce thriller est le récit d’une émancipation où, pour reprendre l’allégorie de John le Carré, le héros sort de l’environnement claustral du jardin et ouvre les yeux, et surtout décide de prendre contrôle de son destin, dans la jungle qui entoure l’éden qu’il s’était créé.